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Mexico quartier sud

« Mexico quartier sud »

De Guillermo Arriaga

Critique dans le cadre d’un partenariat avec Blog-O-Book et les Editions Phébus

Editeur : Phébus

Nombre de pages : 185

Quatrième de couverture :

Guillermo Arriaga dit trouver son inspiration dans la rue et non dans les livres. La rue est bien au cœur de ce recueil de nouvelles qui prend aux tripes. Dans ce quartier populaire situé le long de la grande avenue qui dessert la zone sud de Mexico, les personnages ont les nerfs à fleur de peau, la rage de vivre et de vaincre. Ici, la vie et la mort sont au coude à coude, et le lecteur ne sortira pas indemne de cette lutte. En refermant le volume, il n’oubliera ni les actes odieux des petits Roberto et Rodrigo, ni l’angoisse viscérale de Romulo, ni le mystère de la veuve Diaz, ni le fantôme de Laura.
De sa plume sobre et acérée, Guillermo Arriaga fait jaillir des histoires souvent violentes, toujours bouleversantes.

Commentaires :

Mexico quartier sud. Vous y êtes. En plein cœur.

Lilly. On commence par le trouble. On rentre dans ce quartier par une ruelle mal-famée. Des enfants jouent, et une cousine arrive. Une cousine qu’on rejette, une cousine différente. Jusqu’à que les jeux se transforment, et deviennent malsains. Candeur de l’enfance, douleur du mutisme. Des rires, des pleurs, des cris enfin. Une sorte de conte de récré, qui nous prend aux tripes.

La Veuve Diaz. Des conversations entre vieux amis, autour d’un bon café sur une belle terrasse. On discute, on ricane, on se moque. Et on se demande qui est cette femme, qui est-elle ? Recluse avec son mari dans une si belle demeure, l’homme veut savoir qui elle est vraiment, qui se cache derrière ces murs. Alors il va tenter de l’apprendre. Tenter de nouer un lien avec la belle. Et lui parler, enfin.

Dans l’Obscurité. Dans l’obscurité, et bien, on sent tout de même. On ressent. On passe de la vue à l’odorat, sentir les parfums, les essences de l’infidélité. Et la femme qui ne dit rien, qui est dégoutée, qui vous dégoute, qui vous repousse comme un moins que rien. Et vous, impuissant, aveugle. On subit, on lui reproche, mais on ne peut rien faire de plus, si ce n’est qu’attendre. Mais la haine monte, jusqu’à l’indifférence. Une indifférence totale, même dans la douleur de la Mort.

Invaincu. Dans les espoirs de l’enfance, dans les affrontements terribles qu’ils s’efforcent de se créer, un jeune garçon, pas comme les autres, va en subir les conséquences. D’abord timide, se cachant derrière les rideaux, et n’osant pas venir dans la rue, jouer au ballon, avec les autres. Puis son père l’amène, plein de bonnes intentions. Il se lie d’amitié. Mais il y en a un qui fout tout en l’air. Un qui va lui mener la vie dure. Un qui va gâcher sa vie de môme. Blessures, coups, injures, surnoms. Une innocence volée. Et un départ, loin de tout. Enfin un retour, et des coups, des coups.

La Nouvelle-Orléans. Les voisins s’inquiètent. Un nouveau est là, étrange, ivrogne, marginal. On veut le faire fuir, du moins certains. D’autres veulent lui donner une chance, le comprendre, lui parler. C’est ce qu’on décide de faire. A chaque fois, on tombe sur un homme simple, courtois. Alors pourquoi le faire partir ? Parce qu’il fait peur aux enfants ? Mais plusieurs récits s’emmêlent, et on apprend son histoire, son drame. Sa fille, Katty. Des regrets, des remords. On n’aura plus besoin de le faire partir désormais.

La Nuit bleue. Une nouvelle dimension. Politique, sociale. Un médecin qui pratique l’avortement se crèche dans la petite rue salle, dans ce quartier sale, théâtre de toutes les nouvelles. La police le cherche. Interrogatoire. Et la corruption.

Légitime défense, des points de couleurs, etc … La liste n’est pas terminée. Mais pourquoi tout dévoiler. Les titres font partie intégrante de l’œuvre. Symboliques, plein de sens. Alors on en restera là. Ce qu’il faut savoir, ce sont ces rues, ces rues blanches, brûlées par le soleil tapant. De véritables fournaises, toujours plus chaudes, toujours plus blanches. Les voisins sortent, se hâtent, discutent, se terrent. Et voilà le commencement de ces nouvelles, ces histoires mexicaines, prenantes, vivantes. On est dans ce petit cinéma de quartier, où les mouches volent en paix. Où les ventilateur bruyant et bancal fait entendre son petit vrombissement. Où l’on s’évente sur notre vieille chaise en bois, aux pieds inégaux. Transporté, en plein cœur de Mexico. Pas dans une machine extraordinaire. Juste dans une ancienne petite deux chevaux. Blanche, oui blanche. Et où l’on crève de chaud. Guillermo Arriaga nous présente un à un ces personnes du quotidien, avec son écriture organique. Famille, amis, voisins, étrangers. Une immersion humaine, sociale, et mortelle. Mais toujours plaisante. Et toujours ce soleil, dont seule la dernière page en cachera le moindre rayon. Du moins, c’est ce qu’on peut croire. Car il rayonne encore en nous, et nous fait réfléchir. Foutu soleil.

Mon appréciation : 16/20

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