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Les Chutes

Les Chutes

De Joyce Carol Oates

Critique dans le cadre d’un partenariat avec Livraddict et les Éditions Points. Merci beaucoup !

Editeur : Points 2

Nombre de pages : 994

Quatrième de couverture :

Au matin de sa nuit de noces, Ariah Littrell découvre que son époux s’est jeté dans les chutes du Niagara. Durant sept jours et sept nuits, elle erre au bord du gouffre, à la recherche de son destin brisé. Celle que l’on surnomme désormais «la Veuve blanche des Chutes» attire pourtant l’attention d’un brillant avocat. Une passion aussi improbable qu’absolue les entraîne, mais la malédiction rôde… «Les Chutes exerçaient néanmoins un charme maléfique, qui ne faiblissait jamais.»

Critique :

Les Chutes. Lieu d’émerveillement et lieu dangereux. Entre admiration et peur, deux extrêmes pour un lieu unique.

Endroit idyllique pour un voyage de noces. Beauté du paysage, moments passés auprès de l’autre. Ariah était heureuse. Mariée, fraîchement mariée.  Un mariage un peu rapide, un peu étrange. Une volonté très forte des parents et une certaine attirance. Les voilà, tous deux, allongés l’un à côté de l’autre dans leur lit de noces, dans un bel hôtel près des chutes, près de « Niagara Falls ». Sentir la présence de l’autre et se dire que l’on commence une nouvelle vie, que l’on va changer. Mais voilà, comme souvent chez Joyce Carol Oates, les histoires d’amour cachent ou présagent des choses sombres, sa plume est là, aiguisée, prête à tomber à toute instant. Dans les Chutes, elle tombe dès les premières pages. Un suicide d’un inconnu dans les chutes. Un homme désespéré qui veut en finir, un homme qui veut se sentir libre de choisir sa vie, son après-vie. Un homme de foi, qui n’est autre que … le tout nouveau mari d’Ariah. Dès les premières pages, un homme se tue, et laisse une femme seule, une veuve, la veuve blanche. Réveil du matin, tendre la main et … ne rien sentir. Il a du certainement partir, sortir faire un petit tour dehors et l’attendre en bas de l’hôtel un journal à la main. Ou même est-il dans la salle de bain ? Réveil, se lever, regarder dans les belles pièces de la suite. Toujours personne. Bon, il est en bas. Réveil, se lever, s’habiller et descendre avec un pouls qui commence à augmenter, mine de rien. Personne, pas de mari en vue. Demander, chercher, fouille, personne ne l’a vu. Puis trouver quelqu’un qui l’a aperçu, puis les nouvelles qui s’ébruitent. Un homme s’est tué ce matin dans les Chutes. Serait-ce … ? Non, ce n’est pas possible, on vient juste de se … enfin … improbable. Non, il ne faut pas y penser … il doit être à quelque part. Non, il n’est pas là, il n’est plus là. Une nouvelle vie qui commence, mais pas celle qu’on commençait. Une vive de deuil, de veuve, de nouveau départ. Encore, et encore. Comment peut-on arriver à passer cette tragédie, à l’oublier, et à trouver quelqu’un d’autre, ensuite. Surtout quand cet autre est avocat, et la rencontre se fait près des Chutes. Un autre histoire, mais « the Falls », ne pas oublier the Falls, les Chutes, toujours là, toujours immenses, toujours mortelles.

Joyce Carol Oates nous entraîne dans cette histoire à la manière d’un film noir, dramatique. Coupé en tranches fines, coupés en séquences, en actes. On suit la progression d’Ariah, sa vie, sa psychologie. Nouveau roman, nouveau format. Première expérience pour moi – lire un roman en format Points 2, l’ultra poche qui tient dans la poche. Bizarrement, j’ai adoré et je n’ai pas aimé ce format. Ce format est désagréable : les pages ultra fines s’abiment en un rien de temps, se tournent mal. La couverture rigide mais à moitié soudée est comme un fardeau et non un pupitre. Mais pourtant, je l’ai adoré ce format. Il collait tellement à l’histoire et à la plume de l’écrivaine qu’ils auraient pu le sortir rien que pour lui. Les milles feuilles ultra-fines qui s’envolent en un rien de temps, le temps qui passe comme un rien, l’eau qui coule si vite, la couverture rigide fuyante, comme les Chutes, et l’écriture de Joyce Carol Oates qui semble suivre les cours d’eau mortels. Un roman dense, mais qui coule, qui coule. Un roman-fleuve – prenons ce terme dans tout son sens métaphorique. Un roman fleuve qui coule, cool.

Mon appréciation : 15/20

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